Les lamentations les « afro- pessimistes » font penser aux criailleries d’un méchant garnement qui aurait fait exprès de casser son jouet favori pour se donner un prétexte pour pleurer. On peut en effet douter de la sincérité de la compassion de l’Occident pour un continent qu’il tient dans ses mains depuis cinq cents ans ; qu’il a d’abord vidé de ses hommes et de ses femmes ; qu’il a ensuite méthodiquement vidé de ses ressources, avant de l’abandonner, vers 1960, complètement épuisé, entre les mains de despotes corrompus, brutaux et incompétents, mais dont la fidélité lui était totalement acquise. Et on peut d’autant plus en douter que des thuriféraires de ce même Occident rivalisent dans leurs écrits pour rejeter sur les malheureux habitants du continent l’entière responsabilité de leurs misères. Sans compter ceux qui sont allés dans l’Antiquité classique, chez les Egyptiens, les Grecs et les Romains, chercher des justifications au mépris ou à la pitié que l’Afrique leur inspire, ni ceux qui se sont voués à la culture des fleurs vénéneuses semées par un Gobineau ou un Lévy- Bruhl…

C’est ce doute que j’ai voulu exposer dans ce livre.

Marcel Amondji, était l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire et la vie politique de la Côte d’ivoire. Et d’un roman sidgé ou la marche des femmes sur la prison de grand bassam. Ses poèmes écrits à différentes époques de sa vie, complètent son œuvre littéraire.